1. Parlez-nous du parcours que vous avez suivi pour devenir pâtissier ?
Je suis autodidacte. J'ai appris à faire de la pâtisserie en lisant des recettes dans des livres et en regardant des tutos sur internet. Au moment de lancer mon activité en ligne, j'ai complété mes acquis par un atelier de formation de quelques jours. A vrai dire, la pâtisserie est une passion qui est juste devenue mon métier. Pour vous dire qu'à la base, j'ai suivi des études universitaires en économie.
2. Vous avez toujours été un pâtissier indépendant ou vous avez déjà travaillé pour une entreprise auparavant ?
J'ai toujours été pâtissier indépendant.
3. Racontez-nous le déroulement de votre journée type ?
Cela dépend des commandes que je reçois. Généralement, c'est durant le week-end que je suis "surbookée". Donc, en principe, on parlera plutôt d'une semaine-type composée de plusieurs étapes :
Le jeudi, c'est "journée cuisson".
Le vendredi et le samedi, c'est "journée fourrage".
Le samedi et le dimanche, c'est "journée décoration et livraison".
Toutefois, ce ne sont pas toutes les semaines du mois qui sont remplies. Il arrive que je ne reçois aucune commande dans une semaine, tout comme il est possible que je reçoive des commandes du lundi jusqu'au dimanche.
4. Pourquoi avoir choisi la pâtisserie et pas un autre métier ?
Je n'ai pas choisi la pâtisserie, c'est plutôt elle qui m'a choisi. À vrai dire, j'ai toujours aimé cuisiner. Pour dimanche, j'avais déjà l'habitude de préparer des cakes et des crêpes pour ma famille. Je regarde aussi beaucoup d'émissions culinaires à la télé, notamment sur la pâtisserie et la cuisine de base. J'avais déjà pour habitude de reproduire toutes les recettes que j'ai vues à la télé. Mais le déclic, c'était lors du premier anniversaire de mon fils. C'était durant la période du confinement. Je me suis dit que j'allais lui préparer son gâteau et je l'ai fait. C'était une belle réussite à mes yeux. Mais maintenant que j'y repense, ce n'était finalement pas si beau que ça. LOL
Ensuite, ma meilleure amie m'avait demandé de créer le gâteau d'anniversaire de sa fille. Le résultat était plutôt satisfaisant, car elle a aimé. Comme vous pouvez l'imaginer, mes premières commandes venaient d'abord de ma famille. Le bouche-à-oreille a ensuite opéré et avec le soutien de mon mari, j'ai pu créer ma page sur Facebook. Je suis loin d'être parfaite, j'apprends beaucoup de mes erreurs et chaque commande reste un véritable challenge, un nouveau défi à relever.
5. Selon vous, quelles sont les qualités requises pour devenir un bon pâtissier ?
Il faut surtout être un passionné, aimer ce que l'on fait. L'ingrédient secret, c'est la passion.
6. Quelles sont les contraintes du métier de pâtissier indépendant ?
L'inflation
L'instabilité des prix des matières premières
Dans notre pays, tout est instable. Du coup, tu es obligé de toujours innover et de trouver cette "petite chose" qui te différencie des autres.
7. Est-ce que vous engagerez un apprenti pâtissier dans votre atelier ?
Éventuellement, dans un avenir proche.
8. Quel est votre plus grand exploit en pâtisserie ?
C'est quand, en fin de journée, je reçois des messages de gratitude de la part de mes clients qui me disent qu'ils sont satisfaits, qu'ils ont aimé. Ces messages suffisent pour m'enlever tout le poids de la fatigue de la journée. C'est un véritable exploit, pour moi, que de savoir que j'ai rendu une personne (voire plusieurs) heureuse grâce à mon travail.
9. Comment se démarquer dans un marché particulièrement concurrentiel à Madagascar ?
Il faut surtout instaurer une relation de confiance avec ses clients, avoir un service clientèle au top. Utiliser des produits de bonne qualité permet aussi de faire toute la différence.
10. Quelles sont vos projets pour la nouvelle année 2023 ?
Beaucoup de partage, car j'ai toujours aimé partager avec les autres. À partir de 2023, j'envisage de partager ma passion avec d'autres passionnés comme moi. Cette année, le contenu de la page "Les Délices de Soa" va aller dans ce sens. Concrètement, en collaboration avec une amie, nous envisageons de proposer des cours de pâtisserie par le biais d'ateliers de formation.
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